Un dimanche

Photo 1942 fin de la construction

Un dimanche à Réquista un repas 




Quels souvenirs !

Un jour, nous nous retrouvions à dix-huit pour un repas, un dimanche dans la grande maison de Réquista. Nous étions en été. Ce devait être au mois de juillet.

Ma grand-mère Mamy c'est ainsi que nous l'appelions et sa maman que nous tous admirions avec respect Marraine.

Rosette et Maurice, leur petit fils Maurice, âgé alors de 6 ans. Madeleine et Louis Carsalade, André et Marinette Limouzy, Alain et Cricry Conquet,  Claude et Lily Cuvet, le docteur Guy et son épouse dont j'ai oublié le nom, enfin ma maman Huguette mon frère Raoul et moi. Ce jour-là, un dimanche pour un repas.

Marraine.
Elle avait pour habitude de mettre pour chaque convives plusieurs assiettes, posées les unes sur les autres. Ainsi après les crudités pour chacun d'entre nous, celles-ci retournaient à la cuisine. Une assiette par plat. Pour l'anecdote, ma grand-mère Mamy, selon les instructions de sa maman devait passer acheter du pain, réservé dans une boulangerie, à quelques minutes à pieds. Mais combien de fois est-elle revenue, et dans la cuisine s'exclamait, Ouhhh j'ai oublié le pain! Il y avait en effet proche de la boulangerie un bistro. Elle avait sûrement pris un apéro. Au fond de nous chacun avait le sourire. Alors Raoul qui a 4 ans de plus que moi nous prenions chacun un vélo que le docteur Guy nous avait mis à disposition pour nos vacances ou alors selon les années ce furent d'autres habitants de Réquista qui eurent cette générosité, et nous partions à la boulangerie. J'en ri aujourd'hui encore. Je m'en rappel, et pourtant il y a si longtemps, mais des souvenirs comme ceux-ci on ne les oublie pas. Vinrent ensuite le plat de légumes, et ensuite un autre, de la viande. Comme je fus surpris. Contrairement à nos coutumes, une assiette pour chaque plat, nous parlons d'abondance. Alors que notre arrière-grand-mère apportait le troisième plat nous utilisions la troisième assiette, blanche comme toutes les autres, dont le diamètre cette fois était différent. Maraine avait bien plus de quatre-vingt ans. II nous était impossible de l'aider et ceci en aucun cas. C'était son domaine, régaler ses convives. Il fallait bien insister. Je n'oublierai jamais ces instants. Une capture du temps profondément ancrés dans ma mémoire. Ce brouhaha car bien sûr il fallait que celui en bout de table parlas à celui à l'autre bout de table, et le parent de droite parlait à un autre convive à son opposé et ainsi chacun élevait la voix afin de se faire entendre et nous nous retrouvions avec milles conversations en même temps. Nous étions jeunes mon frère et moi, alors de temps à autres nous sortions de la maison, quittions la véranda. Mais comme elle est belle cette bâtisse et son jardin avec ces parfums. Raoul lui c'était le foot alors je lui passais maladroitement le ballon, une autre fois quelques lancés de boules de pétanques où j'étais peut-être plus adroit et habile. Et ensuite un appel de par la porte d'entrée afin que nous rejoignons la tablée, les fromages étaient servis. Suivis d'un dessert, une tourte ou un gâteau, et pour les adultes un verre de muscat. Bien entendu il y avait toujours un grand plat de fruits. Ainsi, nous nous retrouvions plus de quatre heures à table. Aujourd'hui je l'avoue, je revivrai avec bonheur ce temps passé, car il est vrai que pour nous, gosses, c'était tout de même un peu ennuyeux, non pas en paroles, mais en temps. Nous en sommes témoins, étant donné que ce texte décrit des anecdotes qui remontent à 1969.

Mais comme cet espaces parfumé par mes proches, les escaliers en bois qui craquent à chaque marches, l'horloge qui sonne, mais surtout une paix profonde.
Un dimanche, après le repas Alain, Claude Raoul et moi, nous fîmes, un match de rugby, dans un champ attenant à la maison familiale. Je m'en rappel, le pré était en pente. Alors, à chaque fois que nous perdions le ballon, il fallait aller rechercher celui-ci en aval. Alain fit un film, en super 8, inoubliable. A d'autres occasions nous partagions un jeu de pétanque ou alors une promenade. Le soir aux environs de dix-neuf heures nous, parents proches, nous nous retrouvions pour un potage. Huguette, Raoul et moi nous n'étions pas habitués à tant, pour une seule journée. Un jour Mamy, m'interpella pour me dire, mais tu ne manges pas beaucoup, ce n'est pas suffisant, es-tu malade. Non lui répondis-je, je mange à ma faim. Nous n'étions pas habitué à un telle abondance.

Il n'y existe aucune machine à remonter le temps.
J'aimerais dire Merci à Tout mes chers disparus

C'était un dimanche.

 

A Vous