Mon histoire

En vol par dessus la Libye.

J’observais mes instruments et scrutais le ciel
vigilant à d'éventuels prédateurs.

Puis il y eu cette formidable explosion.
Le moteur droit venait de se disloquer.
Des flammes léchaient l’aile.
J’interrompais l’alimentation d’essence
dans l'espoir d'empêcher le Junker de s'embraser.
Tout est allé très vite par des réflexes conditionné.

Mais quel est donc ce mélange d'essence qui fut mis dans ces réservoirs.
Il est vrai qu'une certaine quantité était synthétique 
l'Allemagne manquant de pétrole. 

Seconde explosion, un deuxième moteur pris feu
puis ce fut au tour du troisième.

Procédure d'urgence, de suite pilote
Atterri m'écriai-je ! De suite, méfie-toi des dunes,
du sable. Et toujours le regard fixé sur les instruments
en mesurant la vitesse de l’appareil
vitesse finesse.

Je transmettais un message, on me confirmait ma position
Sur les JU, le train d’atterrissage était fixe, la carlingue n’allait pas glisser sur le sable et ainsi d’espérer que l’avion ne se retourna sur lui-même, qu'il ne capote. Les hélices se tordirent ancrant et immobilisant l'appareil.

Par de là, un sable tourbillonnant et beaucoup d’angoisses.
Et l’impact accompagné du son singulier du fer qui se déforme qui se déchire et qui hurle comme des cris.

J'étais sain et sauf.

Je sortais du JU et je me mis à marcher vers le point de rencontre muni d'une simple boussole. Il me fallut un peu plus de deux jours, sans contact radio et sans carte afin de rallier le point de rendez-vous. En aéronautique ont aurait parlé de vol à vue.

Arriver sur cette plage, seule la lumière de la lune dessinait les vagues telles des petits reflets qui s’extraient d’une toile. 
Mais quelle belles images féériques.

Il devait être 23 heures, lorsque je vis une sorte d'appel lumineux visible au large et qui ressemblaient à des clins d'œil. Il ne me restait que quelques allumettes, je l'ai ai brûlées les unes après les autres puis deux par deux jusqu'à la dernière.
Quelques minutes plus tard, deux marins sur une petite embarcation accostèrent le rivage.

J'allais être embarqué à bord d'un sous-marin.

La route

Il s'agissait d'un U-Boat. L’U-878 était un sous-marin de dernière génération de la marine de guerre allemande. Bien équipé et d'une redoutable technologie ainsi que d'une prodigieuse navigabilité.

Une fois à bord, de par l'échelle qui menait à la salle de contrôle, le capitaine de vaisseau Kirsk m’accueillit chaleureusement et me présenta à certains de ces officiers.

Alors que j'étais pilote me retrouver dans cette sorte de tube métallique fermé me fut au début difficile. Tout était si exigu. Une puanteur indescriptible, une atmosphère si lourde. Rapidement je m'en accommodais aidé par l'attention amicale des marins. Une couchette me fut attribuée et je pouvais l'utiliser à mon gré étant en quelque sorte un invité.

Le capitaine dirigeait ses marins efficacement à tel point que son côté autoritaire avait pour conséquence de d'encourager l'équipage.
Nul doutes ils avaient confiance en lui.
J'étais très considéré car pilote et peut-être aussi par une sorte de charisme. Ce fut le début d'un voyage qui allait pour certains d'entre nous bouleverser le cours de nos vie.

De jour, nous naviguions en immersion par propulsion électrique pour ne pas être vus, et de nuit en surface avec nos moteurs diesel rechargeant ainsi nos blocs de batteries. Peu à peu avec le capitaine Kirsk et les autres membres de l'équipage, une sincère amitié se noua. Nous faisions route, et comptions rejoindre la Rochelle le 30 avril en fin de journée.

A quelques heures de notre arrivée Kirsk scrutait l'horizon par le biais du périscope lorsque l'opérateur interpela le capitaine. J'ai un message non crypté de la Kriegsmarine pour vous.

Le capitaine se mis à lire celui-ci, enclencha les hautparleurs de bord et annonça au micro, s'adressant ainsi à tous les hommes.

Adolf Adolf Hitler n'est plus.